Introduction : Le potentiel des indésirables du jardin
Pour beaucoup de jardiniers, les mauvaises herbes sont synonymes de corvée et de déchets à éliminer. Pourtant, avec les bonnes pratiques, elles peuvent devenir une ressource précieuse pour votre jardin en étant intégrées à votre compost. Riches en azote et en matière organique, elles contribuent activement à la formation d'un amendement fertile pour votre potager, vos massifs et vos plantations. Il suffit de connaître les précautions à prendre pour transformer ces "indésirables" en un atout écologique et économique. Découvrez comment valoriser chaque arrachage !
Pourquoi composter les mauvaises herbes ?
Transformer vos mauvaises herbes en compost présente plusieurs avantages :
- Source d'azote : Les herbes fraîches sont des "matières vertes" riches en azote, essentielles pour un compost équilibré, surtout en complément des feuilles mortes ou du broyat de bois (matières brunes).
- Apport de matière organique : Elles augmentent le volume et la diversité de votre compost, enrichissant le sol en humus.
- Réduction des déchets : Plutôt que de jeter ou de brûler ces végétaux, vous les recyclez entièrement sur place.
- Gratuit et abondant : Les mauvaises herbes sont une ressource gratuite et renouvelable, disponible tout au long de la saison.
- Amélioration de la structure du sol : Elles contribuent à créer un compost qui améliore la structure des sols, qu'ils soient argileux ou sableux.
Précautions indispensables avant de composter
Composter les mauvaises herbes n'est pas sans risque si certaines précautions ne sont pas prises. L'objectif est d'éviter la prolifération des graines ou la survie des racines dans votre jardin.
- Absence de graines : C'est la règle d'or ! Ne compostez jamais de mauvaises herbes montées en graines. Les graines peuvent survivre au processus de compostage, même à des températures élevées, et se propageront dans votre jardin lorsque vous utiliserez le compost.
- Absence de racines vivantes : Pour les plantes à racines tenaces (chiendent, liseron, etc.), il est impératif de les faire sécher au soleil pendant plusieurs jours jusqu'à ce qu'elles soient complètement mortes et desséchées avant de les ajouter au compost. Autrement, elles pourraient repousser directement dans votre composteur ou votre tas de compost.
- Maladies : Évitez de composter les plantes présentant des signes de maladies (oïdium, rouille, mildiou) ou des parasites, afin de ne pas contaminer votre compost et, par extension, votre jardin.
- Compost chaud : Un compostage à chaud (température élevée) est plus efficace pour détruire les graines résiduelles et les agents pathogènes. Pour cela, un composteur rotatif ou un grand tas bien géré est recommandé.
Quelles mauvaises herbes composter (et éviter) ?
Il est important de distinguer les herbes qui sont facilement compostables de celles qui nécessitent plus d'attention.
- ✅ À composter sans risque (sans graines) :
- Plantain, trèfle, pâquerette, mouron des oiseaux, pissenlit (sans les racines pivotantes).
- Feuilles de consoude (excellente activatrice de compost).
- Jeunes herbes arrachées avant la floraison.
- ⚠️ À composter avec précautions (après séchage complet et sans graines) :
- Chiendent, liseron, ortie (avec des gants !), renouée des oiseaux.
- Toutes les herbes à racines traçantes ou rhizomes. Faites-les impérativement sécher et mourir avant de les incorporer.
- ❌ À éviter dans le compost :
- Plantes malades ou infestées de parasites.
- Plantes traitées chimiquement.
- Herbes avec des graines mûres (si votre compost ne chauffe pas suffisamment).
- Certaines plantes invasives (jussie, grande berce du Caucase) qui pourraient se propager.
Optimiser le compostage des herbes
Pour un compostage réussi des mauvaises herbes, suivez ces conseils :
- Hachez-les : Plus les herbes sont coupées en petits morceaux, plus elles se décomposeront vite et mieux elles s'intégreront au compost. Utilisez une tondeuse ou un broyeur si vous en avez beaucoup.
- Mélangez-les bien : Ne faites pas de couches épaisses de mauvaises herbes. Alternez-les avec des matières brunes et sèches (feuilles mortes, broyat de bois, carton). C'est l'équilibre qui évite le tassement et les mauvaises odeurs.
- Humidifiez : Les herbes fraîches sont humides, mais assurez-vous que l'ensemble du compost maintient une bonne humidité, comme une éponge essorée. Consultez notre page sur la gestion de l'humidité.
- Aérez régulièrement : Le brassage du compost est crucial pour oxygéner les matières et activer la décomposition, surtout avec des apports d'herbes qui peuvent tasser.
- Activateur naturel : Les orties fraîches (sans graines !) sont d'excellents activateurs naturels. Coupez-les et mélangez-les en petite quantité à votre compost.
Conseil Expert : Le pré-compostage des racines tenaces
Par l’équipe LeCompost.com
Pour les racines coriaces ou les rhizomes de mauvaises herbes récalcitrantes, une technique efficace est le "pré-compostage". Après arrachage, immergez-les complètement dans un seau d'eau pendant plusieurs semaines. Cela les fera pourrir et détruira leur capacité à germer. Une fois transformées en bouillie, vous pourrez les ajouter sans risque à votre compost principal, où elles se décomposeront rapidement et sans danger. N'oubliez pas de bien vider l'eau du seau avant d'ajouter la matière.
